mercredi 15 juillet 2015

[Mes Lectures #11] Pardonne-moi, Leonard Peacock : un jeune homme seul et désespéré qui saura vous toucher...





Titre : Pardonne-moi, Leonard Peacock


Auteur : Matthew Quick


Année : 2013


Pays : Etats-Unis


Edition lue : Collection R (Robert Laffont)




De quoi ça parle ?

Leonard Peacock a préparé une fête d'anniversaire que le monde entier n'est pas près d'oublier...
Par l'auteur de The Silver Linings Playbook, roman porté à l'écran sous le titre Happiness Therapy (oscar de la meilleure actrice pour Jennifer Lawrence).
«En plus du P-38, le flingue de mon grand-père, il y a quatre paquets, un pour chacun de mes amis.
Je veux leur dire au revoir correctement.
Je veux qu'ils gardent un souvenir de moi.
Qu'ils sachent que je suis désolé d'avoir dû leur fausser compagnie.
Qu'ils ne sont pas responsables de ce qui va se passer... »
Aujourd'hui, Leonard Peacock a dix-huit ans.
C'est le jour qu'il a choisi pour tuer son ancien meilleur ami.
Ensuite, il se suicidera.
Plus tard, peut-être, il se dira que c'est OK, voire important, d'être différent.
Mais pas aujourd'hui



Ce qui m’a attirée ?

Un jeune homme de 18 ans qui décide de tuer son ancien meilleur ami pour se suicider ensuite. Cela ne peut pas être aussi simple. Cela cache forcément quelque chose de plus profond. Mais quoi ? C’est ce que j’ai voulu découvrir. Je n’avais pas encore ouvert le livre que ce jeune Leonard me faisait mal au coeur et j’avais déjà tellement envie de le comprendre et lui tendre la main. Au début, je souhaitais le lire en VO et puis une fois dans ma librairie, je n’ai pas pu résister… 


Ce qui m’a plu ?

En ouvrant le livre, on pourrait s’attendre à un jeune homme devenu si amer et désespéré qu’il n’a plus qu’une envie : tuer froidement son ancien meilleur ami. Mais, après quelques pages, on découvre une autre facette de sa personnalité. On aperçoit un garçon intelligent, seul, isolé et dépressif qui, consciemment ou non, effectue son périple vers l’irréparable en cherchant sur son chemin ce qui pourrait le sauver. Car celui qui est en danger, ce n’est pas la cible de Leonard Peacock, mais lui-même. C’est ce jeune adolescent à la dérive qui a besoin qu’on lui tende la main, qu’on lui souhaite un joyeux anniversaire, qu’on lui dise qu’il a sa place sur cette planète et que le futur qui l’attend n’est pas aussi noir qu’il imagine. 
Mais rien n’est tout blanc ou tout noir. Certaines personnes qui l’entourent vont l’enfoncer et le piétiner encore plus tandis que d’autres vont le tirer vers le haut, mais tous le feront sans s’en rendre compte. Il y a bien des interactions entre les personnages, mais très souvent, ce sont des dialogues de sourds. On se parle sans s’écouter. On choisit ce qu’on dit et ce qu’on ne dit pas, puis on reproche à son voisin de ne pas comprendre. J’ai beaucoup aimé le personnage de Herr Silverman qui, même s’il a également ses propres secrets, semble être le seul à avoir le courage d’ouvrir les yeux, d’écouter et de tendre la main. 
J’ai aussi trouvé que l’auteur avait gardé une certaine humilité et n’est pas tombé dans les stéréotypes d’adolescent rebelle, du petit con, “ah les jeunes d’aujourd’hui, c’est plus ce que c’était”. Et ce livre est presque intemporel, les mots choisis ont un écho universel ; et c’est peut-être ça qui fait qu’on est plus facilement touché par l’histoire de Leonard Peacock. L’auteur a gardé le souvenir de ce qu’est l’adolescence, avec ses doutes, ses découvertes, ses questions, etc. Il y a, selon moi, quelque chose de très réaliste dans ce roman et dans la relation entre les gens. L’auteur ne se contente pas d’offrir au lecteur ce qu’il veut lire, mais nous donne à voir un morceau de vie, de la vraie vie. 


Ce que j’en retiens ?

Ce roman n’est pas un livre d’action, mais se concentre plus sur l’aspect psychologique de l’histoire. L’auteur décortique les émotions et les sentiments de Leonard Peacock et explore ceux des autres personnages, mais toujours sans aucun jugement. 
J’ai également apprécié ce livre car il fait écho à des événements tragiques qui se sont déroulés ces dernières années dans des lycées, notamment aux États-Unis. Ce livre n’excuse rien, évidemment, mais il permet de réfléchir et voir les choses sous un angle différent.
Parfois, derrière la colère et la haine se cache le désespoir et qu’une simple main tendue, un regard bienveillant suffisent à rendre un peu de lumière dans la vie des autres. 

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