Titre : Le magasin des suicides
Auteur : Jean Teulé
Edition : Pocket
Publication : 2007 (ed. Julliard)
De quoi ça parle ?
Vous avez raté votre vie ? Avec nous, vous réussirez votre mort !
Imaginez un magasin où l’on vend depuis dix générations tous les ingrédients possibles pour se suicider. Cette petite entreprise familiale prospère dans la tristesse et l’humeur sombre jusqu’au jour abominable où surgit un adversaire impitoyable : la joie de vivre…
Ce qui m’a attiré ?
Je dois avouer que je n’aurai jamais ouvert ce livre si on ne me l’avait pas conseillé personnellement. Un livre qui parle de suicide ? très peu pour moi ! Mais, on m’a prêté ce roman avec tant d’enthousiasme que je n’ai pu refuser. J’ai mis un certain temps avant d’ouvrir le livre (quelques mois, tout de même !), mais une petite heure pour le lire. C’est en réalité un roman d’humour noir, alors pourquoi pas essayer !
Ce que j’en pense maintenant ?
L’histoire de départ est très déconcertante et assez inattendue. Dès les premières lignes, nous voilà plongés dans le quotidien d’une famille gérant un magasin de matériel pour suicide, ils aident les gens à trouver le meilleur moyen de se suicider et prennent rendez-vous pour des enterrements comme je prendrais un rendez-vous pour aller boire un verre entre amis. Les enfants sont éduqués pour devenir des anorexiques suicidaires ou des complexés dépressifs. Seul l’un d’entre eux respire la “zoie de vivre”. D’ailleurs, chaque personnage porte le nom d’un suicidé célèbre : les parents Lucrèce et Mishima, et les enfants, Vincent pour Van Gogh, Marilyn pour Monroe et Alan pour Turing. Et toute cette petite famille habite … boulevard Bérégovoy ! (encore un suicidé!)
Mais toutes les situations sont tellement exagérées et absurdes qu’on finit par en rire.
“Oh il sourit ! [...]
- Comment ça mon fils sourit ? Mais non, il ne sourit pas. Ce doit être un pli de bouche. Pourquoi il sourirait ? [...]- Il a sûrement la colique, ça leur dessine des plis de lèvres comme ça…”
[Chapitre 1]
Le suicide est encore un sujet très tabou en France, on n’en parle pas, on l’évite, il n’existe pas. Pourtant, aujourd’hui encore, nous comptons près de 10 000 suicides et 200 000 tentatives. Et aucune tranche d’âge, ni catégorie sociale n’est épargnée. Dans le magasin des suicides, on voit plusieurs visages : le SDF, la veuve, l’adolescente, l’homme politique, etc. Certaines personnes risquent de s’offenser que quelqu’un puisse rire et faire rire avec le thème du suicide, mais Jean Teulé parvient à “dédramatiser” les non-dits qui plannent autour du suicide et nous bandent les yeux. Et puis, s’offusquer, ce serait oublié Alan, la petite bombe à bonheur…
Ah, mon petit Alan, c’est un enfant comme toi que je voudrais, un petit garçon plein de joie de vivre et d’innocence qui voie la lumière même dans les endroits les plus sombres, et qui ne quitte pas son sourire même lorsque tout ce qui l’entoure le pousse à faire le contraire. Ce petit bout d’humanité nous montre que parfois, un sourire et une main tendue suffisent pour aider ceux qui sont au bord du gouffre.
Ce que j’en retiens ?
L’écriture de Jean Teulé est assez originale. Il joue sur les multiples sens des mots et s’amuse avec la syntaxe pour titiller les lecteurs les plus pointilleux. C’est un livre qui nous fait sourire, rire et réfléchir sur notre façon de voir le monde. La radio des Tuvache qui s’allume chaque jour à heure fixe pour délivrer les informations les plus pessimistes du monde pour encore plus nous saquer le morale… Finalement, n’est-ce que de la fiction ? (Question à creuser…)
Le roman est court (157 pages), sans fioriture ; de quoi passer un bon petit moment sur son canapé accompagné d’une petite tasse de thé…
Le film a été adapté en film d'animation par Patrice Leconte, si cela peut vous aider à vous lancer dans cette lecture :
J'ai lu ce roman il y a déjà un petit bout de temps mais je me rappelle l'avoir apprécié. Il est frais et donne le sourire.
RépondreSupprimerDe l'humour noir que j'avais bien apprécié =)
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