mercredi 10 juin 2015

[Random #6] Muse sort son dernier album "Drones" et ça envoie du lourd !


Muse a enfin révélé son nouvel album, même si le groupe avait laissé sortir quelques extraits sur Youtube sous forme de Lyric Videos pour commencer à nous émerger dans ce nouvel univers qui correspond tout à fait aux habitudes du groupe.

La petite nouveauté ? L’histoire qui se déroule au fur et à mesure des titres.

Ce n’est pas seulement un album pour faire de la bonne musique à écouter pépère dans sa voiture. L’album est engagé, chaque chanson a quelque chose à dire, et les sons s’adaptent aux messages qu’ils délivrent. Ainsi, je pense que même sans en comprendre les paroles, on peut sentir qu’il se passe quelque chose dans cet album.
Au niveau des sonorités, on retrouve évidemment la patte de Muse qui essaye de retrouver des sons de ses précédents albums, mais on peut y entendre d’autres sonorités de grands noms du rock comme ACDC (Reapers), Queen (Defector, Revolt) ou encore U2 (Aftermath). Et je dois dire que j’ai bien apprécié le mélange.



  • Dead Inside

C’est l’histoire d’un anonyme qui commence dans le noir avec Dead Inside. On le sent perdre espoir petit à petit en essayant de se raccrocher à ce qu’il peut (“Your lips feel warm to the touch/ You can bring me back to life” Tes lèvres sont tièdes au toucher et tu peux me ramener à la vie), on y voit encore un peu d’espoir, mais il s’éteint jusqu’à laisser le protagoniste “mort à l’intérieur” (“You've taught me to lie without a trace / And to kill with no remorse / On the outside I'm the greatest guy / Now I'm dead inside “ Tu m’as appris à mentir sans laisser de signe et à tuer sans remords. En surface, je suis le meilleur type, maintenant je suis mort à l’intérieur). Ce qui laisse donc maintenant place, dans le second titre, à un homme réduit à l’état d’outils, comme un drône qu’on contrôle pour tuer sans se salir les mains.

  • Psycho

Dans Psycho, on rentre dans la peau du “Drill Sergeant”, l’instructeur militaire que tu vois dans les films t’aboyer dessus, pour rappeler au protagoniste qu’il est une merde et qu’il n’est bon qu’à obéir aux ordres. Les paroles sont aussi brutales que la musique avec des phrases du type “Your ass belongs to me now” Ton c*l m’appartient désormais. Ça déménage et la chanson ne nous laisse pas un moment de répit nous laissant donc avec une sensation d’oppression propre à ce qu’il se passe pour notre anonyme qui reçoit sans cesse des ordres l’incitant à la violence ("Are you a killing machine ? Aye Sir !" - Es-tu une machine à tuer ? Chef, oui, chef !)

Dead Inside - Artwork by Matt Mahurin

  • Mercy

Avec Mercy, on retrouve un semblant de calme avec des sons moins bruts, une chanson dans laquelle le protagoniste cherche la pitié de son commandant ou tout du moins un être supérieur pour sortir de la misère, l’obscurité dans laquelle il est plongé depuis le début de l’album. La voix de Matthew Bellamy s’adapte très bien au morceau et nous implore une réelle pitié, une miséricorde. Bien joué donc !

  • Reapers

Après ce semblant de pause, on se prend une nouvelle claque avec Reapers qui nous envoie du son bien rock pendant 6 minutes ! A la différence de Psycho qui est plutôt brute, Reapers a quelque chose d’assez “flippant”. Le titre inspire la paranoïa, voire même la folie. Dans cette chanson, notre anonyme est en quelque sorte poursuivi par un drône (“Reaper and hawks” sont des noms de drônes) et nous dit même qu’on est nous aussi poursuivi, et qu’on ne peut pas y échapper ("You can run but you're never gonna hide" - Tu peux courir mais tu ne pourras jamais te cacher)

  • The Handler

The Handler continue de nous conter l’histoire de cet anonyme qui devient confus et hésitant entre la soumission dans laquelle il se trouve et son désir de s’affranchir. Il semble en pleine lutte pour la délivrance. Les deux premiers complets sont lents et lourds comme si le personnage comprenait enfin sa condition et était en train de ramper pour s’enfuir. Et après  2:30, le rythme s’accélèrent alors que le protagoniste finit enfin par échapper à l’emprise de son manipulateur.

The Handler - Artwork by Matt Mahurin

  • JFK + Defector

Cette chanson est ensuite suivie par un interlude intitulé JFK puisqu’il s’agit d’un extrait d’un discours de John Fitzgerald Kennedy prononcé en 1961 en pleine période de Guerre Froide, dans lequel l’ancien président parle d’oppression, d’intimidation, d’infiltration, etc.
Cette interlude permet donc d’introduire la prochaine chanson “Defector”. Cette musique révèle des sonorités moins brutales et plus positives. Le protagoniste est maintenant un “déserteur” (a defector), il est enfin parvenu à s’émanciper et clame haut et fort qu’il est libre ("Free, yeah, I’m free!")

  • Revolt

La chanson qui suit, Revolt, sonne comme une musique pop pour nous parler de révolte. Maintenant que l’anonyme est parvenu à se défaire des griffres de ses manipulateurs, il tente de rassembler d’autres anonymes afin de former une révolte. Là, je dois avouer que j’ai été un petit peu déçue par ce morceau que je trouve un peu simple par rapport au reste de l’album et à d’autres chansons de révolte comme Uprising ou Survival.

  • Aftermath

Aftermath est plutôt une ballade qui n’est pas sans rappeler que notre cher M. Bellamy aime beaucoup composer de belles mélodies. Au début de ce morceau, on pourrait presque croire qu’on s’apprête à écouter du U2. On ressent la fatigue du protagoniste qui n’en peut plus des combats, mais qui se sent apaisé de ne plus être seul et d’avoir retrouver un peu d’espoir et d’amour.

  • The Globalist

The Globalist dure 10 minutes et commence comme un western, avec une guitare et un sifflement. La musique est apaisante et traduit bien la prise de liberté du protagoniste qui semble enfin pouvoir respirer après ce qu’il a enduré tout au long de cet album. A partir de 4:30, les sons rock de la guitare et de la basse reviennent lentement suivis ensuite par la batterie avec un rythme simple mais efficace pour faire remonter la pression ; un décompte apparaît, 5, 4, 3, 2, 1 “FIRE” et on en reprend encore une petite couche ! C’est comme un passage orageux après lequel on retrouve un peu de poésie avec Matthew Bellamy qui passe au piano pour une mélodie qui n’est pas sans rappeler des titres comme Save Me de l’album Second Law. Et enfin on finit avec une musique qui tend à nous tirer vers le haut, comme une libération. Finalement, c’est un peu comme si on avait plusieurs chansons dans une seule !

  • Drones

Et enfin, pour clore cet album, le groupe nous offre un titre inattendu a capella, en canon et à trois voix qui résonne comme un chant religieux (qui se termine d’ailleurs par un “Amen”)
Ce dernier titre nous laisse avec une phrase finale qui résume assez bien l’idée principale défendue par cet album :
Now you can kill
From the safety of your home with drones
(que l’on peut traduire par “maintenant tu es capable de tuer, tranquillement de chez toi, avec des drones”)







Avec une notoriété qui n’est plus à faire, le groupe a pu se permettre de faire des expériences musicales avec ses derniers albums. Mais après des essais un peu “dubstep”, le groupe décide de reprendre ce qu’ils ont fait de meilleur pour nous offrir un son plus authentique qui ressemble vraiment à du Muse. Fidèles à eux-mêmes, les membres du groupe ont décidé de s’attaquer à des problèmes politiques et de société, en évoquant l’idée d’un complot totalitaire, le contrôle des masses et même la Troisième Guerre Mondiale ! Cet album a donc été une très bonne surprise pour moi et j’ai hâte maintenant de les voir en concert au Main Square le mois prochain !


2 commentaires:

  1. J'ai écouté l'album, et franchement il déchire !! Je suis super contente qu'ils se soient rapprochés de leur style du début, même si j'aime beaucoup, beaucoup Resistance et 2nd Law. Mais mon album préféré reste Origin Of Symmetry.
    Et là maintenant, j'ai super super hâte qu'ils soient en tournée. J'aurais bien voulu aller à un des festivals où ils vont cet été, mais malheureusement je ne peux pas...

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  2. Oui, ils font la tournée des festivals pour le moment. Mais ils ont prévu une tournée des salles en 2016. Il semblerait même qu'ils passent par Bercy ^^

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